Un diplomate européen déclare que le définancement de l'agence palestinienne de l'ONU serait dangereux

Le plus haut diplomate de l'Union européenne a déclaré dimanche que la réduction des fonds destinés à l'UNRWA mettrait des centaines de milliers de vies en danger, sur fond d'allégations selon lesquelles certains membres du personnel de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens auraient été impliqués dans les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre. Une série de pays, dont les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Italie, ont suspendu leur financement à l'agence humanitaire, qui a ouvert une enquête sur plusieurs de ses milliers d'employés et rompu les liens avec ces personnes.

L'UNRWA a déclaré jeudi que l'ensemble de ses opérations au Moyen-Orient, et pas seulement à Gaza, seraient probablement forcées de cesser d'ici la fin février si son financement restait suspendu. "Définancer l'UNRWA serait à la fois disproportionné et dangereux", a écrit le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, sur un blog.

"Les actes répréhensibles commis par des individus ne devraient jamais conduire à une punition collective de l'ensemble d'une population", a-t-il déclaré. Borrell a déclaré que ni la Commission européenne, ni les deux plus grandes économies de l'UE, l'Allemagne et la France, n'avaient décidé de mettre fin à leurs contributions. Les fonds suspendus par d'autres donateurs s'élèvent à plus de 440 millions de dollars, soit près de la moitié des revenus attendus de l'agence cette année, a-t-il indiqué.

En 2022, l’UE était le troisième donateur de l’UNRWA, après les États-Unis et l’Allemagne. "La vie de centaines de milliers de Palestiniens, pas seulement à Gaza, est en jeu", a déclaré Borrell.

L'UNRWA a été créé en 1949 à la suite de la guerre qui a entouré la fondation d'Israël, lorsque 700 000 Palestiniens ont fui ou ont été chassés de leurs foyers. Elle emploie 30 000 Palestiniens pour répondre aux besoins civiques et humanitaires de 5,9 millions de descendants de ces réfugiés – dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et dans de vastes camps des pays arabes voisins.

"Je suis convaincu que l'ONU prendra toutes les mesures nécessaires suite aux allégations israéliennes et que l'UNRWA continuera à être une bouée de sauvetage vitale pour des millions de Palestiniens", a ajouté Borrell.

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